Le label bio européen repose sur des principes fondamentaux qui touchent à tous les aspects de la production agricole. Voici les points-clés auxquels tout producteur doit répondre :
1. Une interdiction des substances chimiques de synthèse
L’un des fondements du bio est l’interdiction d’utiliser des pesticides, herbicides et engrais chimiques de synthèse. À la place, le recours à des techniques naturelles est préconisé : binage mécanique pour lutter contre les adventices, utilisation de fertilisants d’origine organique comme le compost, ou encore prévention des maladies grâce à la biodiversité. Rien que dans les vignes alsaciennes, cela peut représenter un vrai défi en raison du climat souvent capricieux, mais c’est aussi une occasion d’observer les équilibres naturels et d’adopter des solutions plus durables, comme les décoctions de plantes ou encore l’utilisation d’insectes auxiliaires.
2. Le bien-être animal au cœur des préoccupations
Pour les produits animaux (viande, lait, œufs, etc.), le label bio impose des conditions strictes en matière de bien-être animal. Les animaux doivent par exemple avoir accès à l’extérieur, bénéficier d’un espace de vie adapté et recevoir une alimentation elle-même 100 % biologique. Ni antibiotiques en prévention, ni traitements hormonaux. En tant que vigneronne, cela me touche, car les vignerons bio qui introduisent par exemple des moutons dans les vignes pour le désherbage se doivent de respecter ces conditions.
3. L’interdiction des OGM
Dans l’agriculture biologique, le recours aux organismes génétiquement modifiés (OGM) est strictement interdit. Cela s’applique aux cultures, mais aussi aux semences et à l’alimentation des éventuels animaux d’élevage. C’est un point crucial pour garantir une production durable et naturelle.
4. Une attention particulière à la transformation des produits
Pour les produits transformés (comme les vins, les jus de fruits ou encore le pain), au moins 95 % des ingrédients doivent être issus de l’agriculture biologique pour porter le label européen. Dans le cas du vin, cela implique également des restrictions sur l’usage des sulfites et l’interdiction d’ajouter certains additifs controversés. Ces pratiques rendent la vinification plus respectueuse, mais demandent aussi une grande rigueur technique.