Le choix du label n’est pas systématique, même parmi les artisans les plus engagés. Plusieurs raisons poussent des producteurs à s’en détourner :
1. La lourdeur administrative et les contraintes financières
Être certifié bio a un coût. Les frais pour les audits annuels peuvent représenter plusieurs milliers d’euros pour un domaine, en fonction de sa taille. À cela s’ajoute un temps conséquent pour gérer les démarches administratives liées à la certification. Pour certains vignerons indépendants ou de petits domaines, ces coûts et efforts semblent disproportionnés au regard des bénéfices attendus.
2. Une vision plus stricte ou plus libre que le cahier des charges bio
Certains vignerons estiment que le label bio européen n’est qu’un point de départ, mais insuffisant pour refléter la réalité de leurs pratiques. Prenons l’exemple des vins naturels. La philosophie des vins nature va souvent au-delà de la bio en proscrivant totalement les intrants en cave, y compris les levures sélectionnées ou les sulfites (même en petite quantité).
À l’opposé, d’autres vignerons souhaitent conserver une plus grande souplesse que celle qu’impose le label bio. Ils travaillent par conviction en évitant les produits chimiques, mais ne veulent pas se contraindre à appliquer des règles parfois jugées trop rigides.
3. Un choix revendiqué contre le marketing des labels
Pour certains producteurs, refuser le label est aussi un acte militant. Ils craignent que les certifications officielles ne deviennent avant tout des outils de marketing, parfois vidés de leur essence. Ils préfèrent promouvoir une relation directe avec les consommateurs, basée sur la confiance et la transparence, plutôt que de s'appuyer sur une "case cochée".